L'architecture moghols
Le monde indien regorge de plusieurs centaines de monuments historiques, vestiges des glorieuses cultures du passé.
Le style architectural auquel on donne le nom de moghol n'est pas apparu avant la seconde moitié du XVIe siècle, avant le règne d'Akbar. L'intérêt passionné de cet empereur pour les cultures de la Perse, de l'Europe et de l'Inde le conduisit à créer une architecture de style éclectique.
L'élégance de l'architecture persane jointe aux formes massives hindoues donna naissance à un style sobre, harmonieux, dépourvu de lourdeur. L'apport hindou y domine : préférence pour le grès rouge, tendance à utiliser l'entablement, décoration sculptée et moulurée ; en outre, les piliers possèdent des chapiteaux à consoles et fûts polygonaux chanfreinés, et les toits sont garnis de kiosques.
Les acquis de l'architecture prémoghole
L' architecture atteint sous les moghols une perfection exceptionnelle, en poursuivant les traditions iraniennes et locales antérieures, et en les enrichissant d'éléments européens et totalement nouveaux.
L’Inde garde dans ses monuments le souvenir des peuples et des religions qui, tour à tour, l’ont dominée, tout en conservant les caractères généraux qui lui sont propres : la richesse des détails, la patience du travail et l’adresse de l’exécution.
L'art moghol
Plusieurs éléments se mettent en place dans l'architecture indienne avant les Moghols, qui seront repris durant l'empire. En particulier :
l'utilisation du grès rouge et du marbre blanc comme matériaux
la formule salle sous coupole et iwan accolé, qui vient elle-même d'Iran
les claustras fermant les fenêtres
les plates-formes surélevant certains bâtiments, qui proviennent de l'architecture hindue
le plan-type de la mosquée indienne, avec une grande cour, une salle de prière barlongue à une seule nef découpée en plusieurs espaces voûtés sous coupole
le pishtâk, qui provient du monde iranien
les chatrî, petits kiosques ouverts surmontés d'une coupole
les chajjâ, auvents reposant sur des corbeaux pour protéger du soleil ou de la pluie
Les jharokhâ, ou fenêtres d'apparition, qui comme leur nom l'indique, sont des fenêtres ou autres cadres architecturaux permettant les apparitions officielles de l'empereur
L’architecture indo-musulmane
- La conquête du Sind
- Au début du VIIIème siècle, suite aux victoires des Arabes sur l’empire perse des Sassanides, les conquérants Musulmans s’emparent du Sind et d’un port commercial de première importance : Banbhore/Daybul.
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Ils vont ainsi s’assurer une place stratégique dans le commerce de l’Océan Indien, des côtes de l’Afrique de l’Est jusqu’au Sud-Est asiatique.
Muhammad al-Qasim marquera sa conquête par la construction d’une grande mosquée congrégationelle de 1360m² et par l’implantation de 4000 colons arabes à Banbhore. Il est possible que le temple ait été encore en fonction jusqu’au Xème siècle.
Le commerce se développe à nouveau grâce aux contacts entre les ports Indiens et Arabes. En position centrale dans l’espace asiatique, les grands royaumes Indiens ont une action non négligeable dans le processus du système-monde, rôle qui va croissant avec le royaume Chola et l’arrivée de l’Islam (les communautés de marchands musulmans s’installent dès 642 au Kerala (mosquée de Kasagorod).
- L’instauration du sultanat de Delhi
- Un nouveau type d’architecture indo-musulmane apparaît alors avec Delhi comme centre de rayonnement et la mosquée du premier sultan de Delhi, Qutb al-Din Aybak, comme symbole de l’implantation de l’Islam en Inde (fin du XIIème siècle).
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Elle est construite sur une surface de 2300m² sur un système de petites coupoles sur plan carré, à partir des colonnes récupérées sur place sur les ruines des anciens temples jains et hindous détruits par les musulmans. Les mosquées de métropole atteignaient alors 10 200m² à Ispahan ou 14 400m² à Nishapur en Iran.
Le grand tombeau d’Iltutmish (1235) est également une nouveauté architecturale en Inde qui traduit l’arrivée d’une tradition funéraire d’Asie centrale, puisqu’il n’y avait auparavant que des tombeaux de petites dimensions. Les sultans de Delhi se présentèrent toujours comme les garants de l’orthodoxie, investis par les califes de Bagdad pour imposer l’islam en Inde, mais d’un autre côté, ils tenteront toujours de contenir les Mongols hors de leurs frontières pour éviter d’autres invasions par le Nord.
- L’Islam dans le Deccan
- Le XIIIème siècle est un tournant dans l’histoire de l’Asie avec l’expansion mongole. L’influence du sultan de Delhi sur ses états vassaux est marquée par une imposition lourde qui devait parfois être imposée par la force.
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C’est ainsi qu’à la fin du siècle, Ala ud-Din Khalji, puis Muhammad bin Tughluq débutèrent leurs opérations militaires dans le Sud du pays, contre les royaumes hindous des Yadavas, Kakatiyas et Hoysalas.
Il fait la conquête du sous-continent en quelques années seulement, puis considérant l’importance stratégique du Deccan, il décide de déplacer sa capitale de Delhi vers Devagiri, alors rebaptisée Daulatabad. Les dynasties locales maintiennent toujours un certain degré d’autonomie dans ces régions.
Muhammad bin Tughluq a restauré le temple shivaite de Kalyani en 1326, en vue de restaurer le même culte. Cela suggère que les Tughluqs assument la responsabilité politique en gérant eux mêmes les temples pour les populations locales des territoires conquis. A l’inverse, si le temple représente un pouvoir hostile, il est alors désacralisé ou détruit, c’est donc un geste politique.
- Les sultanats du Deccan
- Avec la montée en puissance de l’empire de Vijayanagara dans le Sud de l’Inde et les problèmes internes à la dynastie Tughluq, le nouveau sultanat Bahmani émerge dans le Deccan en 1347.
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Firuz Shah fonde le camp militaire et palais à Firuzabad en 1399, afin de pouvoir intervenir rapidement sur la frontière Sud du sultanat et mener plusieurs opérations militaires contre le Raja de Vijayanagar dans le Doab. Après 1415, Firuzabad devient une capitale de substitution et le lieu de résidence de la famille royale.
L’urbanisme de la capitale palatiale de Firozabad marque l’importation dans le Deccan par les Bahmanis des emblèmes du pouvoir musulman, dont la géographie sacrée des villes islamiques qui se développent traditionnellement autour de la mosquée congrégationnelle et la maidan (le centre urbain ou shakhrustan) jusqu’au Rabid (périphérie) avec une trame logique. Deux axes mènent aux portes de la ville et se croisent au centre avec une rue principale comme dans les cités d’Uzgend, Shahdadpur, Ispahan, d’Iran ou du Khwarazm (XIIème siècle).
Les endroits incontournables
Le Tāj Mahal
Inde - Āgrā
Construit par l'empereur moghol musulman Shâh Jahân en mémoire de son épouse...
Le Diwan-I-Khas
Inde - Radjasthan
construite dans la seconde moitié du 16eme siècle par l'empereur Akbar, ne fut la capitale...
La mosquée Badshahi
Pakistan - Lahore
Capable d'accueillir 10 000 fidèles dans sa salle principale de prière et 100 000 dans sa cour...
La mosquée de Wazir-Khan
Pakistan - Pendjab
Célèbre pour l'exceptionnelle qualité de ses mosaïques, mélange de motifs floraux et de compositions....
La fortification Tughlaqabad
Inde - Delhi
La fortification de Tughlaqabad est construite en 1321 à l'ouest de la citadelle...
La mosquée de Banbhore
Pakistan - Banbhore
Les traits les plus saillants des découvertes sont une orientation identique...